Monastrell: deuxième fois en demi-teinte


Nous avions découvert le restaurant Monastrell à Alicante avec une émotion rare. Une soirée magique, un repas plein de cohérence et de saveurs, un service attentif, et surtout cette impression précieuse d’avoir vécu quelque chose d’unique. C’est donc avec enthousiasme que nous avons voulu y retourner, cette fois pour impressionner un ami. Hélas, cette seconde visite laissera un tout autre souvenir.

Salle

Première surprise : alors qu’une magnifique terrasse domine le port d’Alicante, on nous installe au rez-de-chaussée, dans une salle sans charme. Les larges baies vitrées sont recouvertes d’un voile opaque. La seule fenêtre ne laisse qu’un aperçu partiel du port, et depuis notre table, nous n’apercevons que le sommet des mâts. La décoration est quasi inexistante, les tables dénudées, l’ambiance presque clinique. Et pour couronner le tout, on commence face à un climatiseur glacial. Il faudra insister pour changer de table. On ne s’y installe pas librement : « le placement est étudié pour le service des boissons », mouais…

Le menu

Passons à l’assiette : nous optons pour le menu dégustation « Alicante », à 100 € par personne (hors boissons).

Le vin arrive… en même temps que l’apéritif.

Les mises en bouche sont correctes quoique un peu fades, sans éclat. À peine avons-nous commencé à grignoter qu’on enchaîne déjà avec l’entrée. Le rythme est rapide, trop rapide. Bonne nouvelle tout de même : la cheffe María José San Román vient en personne nous présenter un plat aux agrumes, relevé avec le jus d’orange du jardin. C’est savoureux, maîtrisé, et le contact avec la cheffe est, pour ma part, très apprécié.

Mais la suite retombe aussitôt. Aucun fil conducteur entre les plats, peu de cuisine, tout semble ultra préparé, et des assiettes parfois franchement ratées. Mention spéciale au plat à la betterave, fromage bleu, cacao et truffe : un déséquilibre complet, avec un goût unique (celui du bleu) et des promesses (la truffe?) jamais tenues. Le poisson est bon, la cuisson maîtrisée, mais trop salé (contrairement à tout le reste), la viande arrive en chiffonnade tiède, presque triste.

Service

Vous avez déjà deviné que le service était très moyen. On ne s’habituera jamais à cet aspect des restaurants de notre région. On comprend qu’il n’y a pas d’école pour l’hôtellerie, mais il doit quand même y avoir moyen d’apprendre « sur le tas » en étant coaché.
Pas moins de 5 personnes différentes pour nous servir, ça fait 4 de trop…

Le Monastrell sur internet

Conclusion

Nous savons qu’il peut y avoir des soirées « sans », mais à ce niveau de prix, difficile de ne pas être déçus.

Le Monastrell a perdu son étoile Michelin il y a quelques années — on commence à comprendre pourquoi.
La constance est sans aucun doute la partie la plus difficile à maintenir dans ce genre de métier.

Nous ne parlons jamais de nos expériences ratées sur le blog. Il arrive qu’un restaurant ne nous séduise pas, ou qu’une première visite déçoive avant qu’une seconde ne réconcilie. Mais cette fois, nous faisons une exception : à ce niveau de prix, on s’attend à bien mieux.

La magie de notre premier passage a laissé place à une impression de précipitation et de désinvolture.

Et au final, non, le parking ne nous aura pas coûté cher : la soirée fut brève, expédiée, … et pour nous, elle sera vite oubliée.


Revoir

Pour pourriez avoir envie de relire le compte rendu de notre première expérience.

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